function waza(loc) { window.open(loc,"","toolbar=no,location=no,directories=no,status=no,menubar=no,scrollbars=no,resizable=no,width=400,height=300") } //-->

30/01/2006

Afro Punk in the 60's




Nina Simone était un esprit libre, une rebelle musicale. Elle exprimait son trop plein de révolte grâce à sa musique qui alliait le jazz, la soul, la musique classique, la chanson française et l'Afrique. C'est sa conscience politique tranchante qui l'emporta du Midtown bar d'Atlantic City (son premier job à 19 ans comme pianiste de bar en 1954) vers Lagos au Nigeria en 1961 pour participer à un concert organisé par l'A.M.S.A.C. (American Society for African Culture) aux cotés de Randy Weston, Langston Hughes, James Baldwin et d' autres artistes et intellectuels. Si sa popularité d'alors lui permet de jouer a guichets fermés au Carnegie Hall de New York en 1964, elle y interprète courageusement "Mississipi Goddamm"(lyrics), une de ses compositions particulièrement hardcore envers l'Amérique raciste des etats du sud.

A l'avant garde, Nina Simone a ouvert la voie à tous les artistes qui apporteront un peu plus tard leur soutien au mouvement des droits civiques. Avant garde politique et philosophique mais également musicale, Nina Simone interprétait Kurt Weill, Camille Saint Saens, Gershwin, Aznavour, Caetano Veloso, Aragon, les frères Gibbs, Jesse Mae Robinson, Bob Dylan, Brel avec la même ferveur, poussant l'auditeur a s'ouvrir l'esprit.

Les plus vieux d'entre-vous se souviennent peu-être de ses nombreux passages à la télé Giscardienne. Gamin, elle me faisait si peur avec ses interprétations de "Ne Me Quitte Pas" ou de "I Put A Spell On You" qui plombait les plateaux de Michel Drucker et de Jacques Martin. La France la considérait avec les plus grands égards et c'est d'ailleurs dans notre pays qu'elle mourut en 2003 en laissant derrière elle une discographie exceptionelle et quelques documents filmés fabuleux.

Nina Simone était une afro-punk !!!

Que les ayant-droits me pardonnent mais je n'ai pas pu resister a commetre le délit de vous faire partager ces 2 morceaux enregistrés au festival de Jazz d'Antibes Juan Les Pins 1969 avec un backing band exceptionnel.

> Four Women+Save Me - live in Antibes - 1969 - 13'09 (flash 7 video)
♬ Four Women+Save Me - live in Antibes - 1969 - 13'09 (mp3)
réalisation : Jean Christope Averty (ça fait la différence)
Weldon Irvine - organ
Juma Santos - congas
Don Alias - drums
Tommy Smith - guitar
Climp Huston - bass

Il y a d'abord le trés beau "Four Women". Nina Simone la féministe militante y conte l'histoire de aunt Sarah, Saphronia, Sweet Thing et Peaches, 4 portraits poignants de femmes noires (un titre auquel Talib Kweli a rendu hommage sur l'album Relection Eternal (2000) avec son "For Woman", une version moderne de "Four Woman" ou le sida et le crack viennent s'ajouter aux misères de Sweet Thing). Ensuite, Nina Simone nous offre une reprise du "Save Me" d'Aretha Franklin. Aretha qui reprendra avec succés "Young, Gifted and Black" en 1972, un des titres phares de Nina Simone composé en 1969 avec son directeur musical de l'époque, le grand Weldon Irvine que l'on peut entendre ici à l'orgue.

Aujourd'hui, vous pouvez vous procurez un document tout aussi exceptionnel a savourer sur grand ecran avec le cd/dvd "The Soul of Nina Simone" qui inclue ses plus grands titres pour RCA et propose une face DVD avec 4 extraits live filmés au Harlem Cultural Festival de 1969. Objet culturel hybride, ce cd/dvd vaut largement les 25€ que vous demandera la caissière de la fnac.
Petite parenthèse pour vous dire que l'ensemble de ce festival fut filmé (lire ce trés bon article à ce sujet sur le site de Rhino). Il existe quelque part 50 heures de footages inédits que nous serions nombreux a vouloir decouvrir. Le coffre fort des producteurs de l'époque s'est ouvert avec Nina Simone pour la publication de ce DVD et, je l'espére, ce n'est qu'un début... Surnommé à l'époque Black Woodstock, cet événement réunissait...les plus grands ! Je vous laisse découvrir l'affiche (Sly&The Family Stone et James Brown n'y sont pas mentionnés mais ils participèrent également)

(cliquer sur l'image pour agrandir)


25/01/2006

Woooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhh



Wilson Pickett a rejoint le Panthéon des grandes voix de la Soul Music le 19 janvier dernier à l’age de 64 ans. L'interprète de Land of 1000 dances, In The Midnight Hour, Mustang Sally était un artiste exceptionnel et il le savait sans vraiment l’assumer : La longue liste de casseroles qu’il traînait était liée à un tempérament aussi explosif que son chant ultra puissant.
Le chant de Pickett est ponctué de "mhh" et de "haow" funky qui marquent le tempo tout au long d'un morceau comme seul James Brown en est capable. Tel un lion rugissant, Pickett distillait son cri, le fameux "wooooooaaaaaaahhhh", d'une manière unique dont le plus bel exemple se trouve à la fin de sa version du "Hey Jude" des Beatles. Il faut absolument écouter ce titre jusqu'au bout et vous comprendrez pourquoi notre Johnny national (encore pour quelque temps) venerait Pickett.

J'ai eu la chance d'assister à son dernier concert en France en 1999. Une tournée était prévu pour la sortie de son album "It's Harder Now" sur un obscure label de Soul mais il n'y eu finalement qu'une date dans un théâtre de banlieue (à Suresnes) : Wilson avait exigé une limousine pour se déplacer et le lendemain du concert il fut discrètement renvoyé de l'autre coté de l'atlantique car il avait apparemment réussi a acheter une grande quantité de cocaïne ce qui déplut énormément aux organisateurs de la tournée ! Il n'empêche que les quelques privilégiés qui eurent la chance d'assister à ce concert s'en souviendront longtemps, la star en costume Armani était accompagné par un incroyable groupe de Rhythm & Blues, après chaque riff de cuivre, les musiciens faisaient tournoyer leurs instruments à plusieurs mètres au dessus de leur tête pour les rattraper avec dextérité et enchaîner le riff suivant : Un pur délire d'énergie brut, un Wilson Pickett qui interprétait ses classiques avec un talent que seul son attitude mégalomaniaque et méprisante pour le public venait ternir (personnellement j'étais aux anges ainsi que mon complice Camille Bazbaz avec qui je n'ai jamais raté la venu d'une grande star de la Soul à Paris).

Ses concerts étaient fabuleux, on peut le constater de visu dans l'excellent DVD "Soul to Soul" réédité l'année dernière chez Rhino ou il apparait aux cotés d'Ike et Tina Turner, des Staples Singers et de Roberta Flack pour un concert événement au Ghana lors des festivités de commémoration de l'indépendance du pays en 1971.

(cliquer sur l'image pour agrandir)

♬ "Land Of 1000 Dances" live in Ghana - Wilson Pickett - 1971 - 3'09"

Toxicomanie, alcoolisme, prison et violence, Wilson Pickett était un sacré bad boy ! Il eu l'occasion de travailler avec les meilleurs musiciens de Soul comme Booker T & MG's à la grande époque des studios Stax de Memphis, avec la bande de Muscle Shoals avec qui il continua de collaborer après son départ d'Atlantic en 1972 pour le label RCA. Il utilisa également le mystérieux et légendaire groupe Cold Grits en 1969 pour une session au studios Criteria de Miami que l'on retrouve sur l'album "Right On".

(cliquer sur l'image pour agrandir)

♬ "Funky Way" - Wilson Pickett with Cold Grits- 1970 - 2'24"

Après son départ d'Atlantic, il ne connu plus jamais le succès, pourtant, l'album "Miz Lena's Boy" paru en 1974 chez RCA est un exemple de perle Soul jamais rééditée et devenue assez rare. Produit par Brad Shapiro et enregistré à Nashville, les notes de pochette restent muettes sur la composition du groupe.

(cliquer sur l'image pour agrandir)

♬ "Take a Closer Look at the Woman You're With"- W. Pickett - 1974 - 3'10"
♬ "Why Don't You Make Up Your Mind"- W. Pickett - 1974 - 2'40"

...Suck it back to her
Like she sucks it to you
Let that woman know that you can
please her two...

Enfin, je ne peux que vous conseiller de vous procurer le DVD de l'excellent film sorti en 2004 "Only The Strong Survive" de D.A. Pennebaker dans lequel Wilson Pickett donne sa dernière interview et interprète son plus grand hit "In The Midnight Hour"

R.I.P.

(soyez cool, postez vos réactions ! J'ai vraiment envie de savoir ce que vous pensez de ces morceaux....)

15/01/2006

Salsa Africana

Il faudra bien que j'aille visiter Dakar un de ces 4, la musique Sénégalaise post indépendance me rend dingue, heureusement mon pote d'aduna multiplie les posts sur cette période et nous aide a nous retrouver dans les destins croisés des Star Band, Baobab, orchestra Number One, Super Diamono et autres formations menées par les virtuoses Pape Seck, Omar Pene ou Youssou N'Dour.

Ces groupes ont contribué à la création du tout puissant Africando, le mega giga groupe de salsa africaine des années 80 car comme vous le savez les rythmes Cubains ont très tôt fait partie du répertoire des grands groupes d'Afrique de l'ouest. L'histoire est longue et je ne me lancerai pas dans ce récit aujourd'hui mais ce qu'il faut dire c'est que bien loin de l'Europe, l'axe musical Caraïbe/New York/Afrique fut l'un des plus important de l'histoire de la musique populaire. La Salsa est Africaine avant tout (merci à Yuri Buenaventura de l'avoir rappeler récement sur l'antenne de Radio Nova à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Salsa Dura") car même dans sa version la plus moderne et sud américaine, elle porte en elle les rythmes Africains...

Un magnifique exemple de Salsa africana avec l'Orchestra Number One de Dakar :

(cliquer sur l'image pour agrandir)

♬ "Guajira Ven" - Orchestra Number One de Dakar - 1978 - 5'14"

Pape Seck et sa voix sublime parait si à l'aise en Espagnol, le plus formidable étant l'apparition dans les arrangements d'instruments traditionnels Africains...natural !!!

Et puis pour les curieux qui se demandent ce que Youssou N'Dour chantait avant le M'Balax et les duos avec Neneh Cherry, voici précisément le moment ou Youssou prend son envol au sein de l'Etoile de Dakar. On s'éloigne de la Salsa, mais non en fait !

(cliquer sur l'image pour agrandir)

♬ "Xalis" - Etoile de Dakar - 1979 - 3'58"


ps : J'ai rajouté 2 petits gadgets bien utiles au site, d'abord cette applet java qui permet de faire un gros plan sur les pochettes et de profiter ainsi de tous les détails (cliquez sur une image pour comprendre) et un jukebox qui s'ouvre en pop-up pour ceux qui veulent juste ecouter et pas forcément télécharger (la haut à droite)

08/01/2006

Peace & Understanding en 2006

Juste un petit post vous avouer, chers visiteurs, que la musique qui touche le plus votre serviteur est définitivement la SOUL.

Revenons aux basics de la SOUL américaine des années 60/70. Un truc de dingue... Des textes souvent engagés ou sexuellement explicites, des arrangements de cuivres et de cordes qui feront le bonheur de Rza 40 ans plus tard, une connivence sans précédent entre musiciens blancs de rock et de country music et musiciens afro américains galériens des juck joints, des clubs de jazz, des fanfares de rue et bien sur des églises.

Même si le seul disque de soul de votre discothèque est "What's Going On ?", vous savez qu'il fait parti de ceux qu'on peut écouter 1000 fois en frissonnant de cet indéfinissable mélange de joie et de tristesse, de mélancolie et d'espoir, de sex appeal et d'engagement militant : de SOUL.

la discographie de la soul américaine est un territoire sans limite que les samples hip hop ont défriché pendant 15 ans en atteignant le point d'orgue avec la reprise de "I Got a Woman" de Kanye West l'année dernière. K a rendu un sublime hommage a Ray Charles, l'inventeur du concept de Soul, avec un texte typiquement Soul.

Alors que dans les années 80 c'était le désert, les rayons dédiés se sont aujourd'hui étoffés chez les disquaires avec des rééditions et des compilations de très haute qualités. Miracle de la technologie, les audioblogs vont encore plus loin dans la mise en lumière de perles méconnues: soul-sides, funky16corner, captain's crate, stepfatherofsoul, earfuzz et un excellent site en V.F : la case de l'affreux thom... balladez vous pour injecter une bonne dose de soul ultra rare dans votre pod.

Cette envie d'évoquer la soul à nouveau m'est venu de l'ambiance politique qui règne en ce début d'année. Le peu de mise à jour de ce site est du à mon boulot qui me prend beaucoup de temps, certes, mais également à une réelle préoccupation quand au devenir du débat politique qui s'enfonce dans des clivages inédits et artificielles : Aujourd'hui on ne parle plus de lutte des classes mais d'un soi-disant affrontement entre la France des "banlieues" et celle des "beaux -quartiers", une régression idéologique manipulée par les politiciens de la peur qui ne peuvent se retenir de blablater à la va-vite en stigmatisant les habitants des quartiers périphériques. Aprés le feu qui s'est déclaré suite à la mort de deux ados de Clichy sous Bois (bagnoles cramées mais aucun pillage ni décès : peut-on parler d'émeutes ?), les citoyens des pires zones de France se réveillent aujourd'hui avec une envie de participation à la vie politique. La conscience politique fatiguée des français est en passe d'être bousculée par des nouveaux venus issus des fameux "quartiers". L'espoir, l'enthousiasme et la détermination que l'on peut entendre dans une réunion publique à Clichy Sous Bois comme celle à laquelle j'ai assisté fin décembre ne sont pas sans rappeler l'etat d'esprit qui s'exprime dans beaucoups de morceaux de SOUL.



♬ "Choice of Colors" - The Impressions - 1969 - 3'14"
from the Curtom Album "The Young Mods Forgotten Story"
written & produced by Curtis Mayfield
arranged by Donny Hathaway (!) & J.Pate



♬ "Concrete Reservation" - Syl Johnson - 1968 - 3'14"
♬ "Walk A Mile In My Shoes" - Syl Johnson - 1968 - 2'38"
From the Twinight Album "Is It Because I'm Black ?"
written & produced by Jimmy Jones & The Pieces of Peace

Essayez de traduire les paroles de ces 3 titres.
(freedom=liberté
hope=espoir
soul=conscience
respect=respect)

ps : désolé pour la qualité merdique des pochettes mais mon appareil photo est en rade.