function waza(loc) { window.open(loc,"","toolbar=no,location=no,directories=no,status=no,menubar=no,scrollbars=no,resizable=no,width=400,height=300") } //-->

19/04/2005

Bembeya Jazz National


extrait des notes de pochette : 30 avril 1971 "Palais du Peuple" à Conakry - 2500 places toutes retenues. Une soirée solennelle de gala présidé par les Membres du Bureau Politique National du Parti Démocratique de Guinée et du gouvernement pour célébrer le dixième anniversaire de la Formation de musique de danse de renommée Internationale, le BEMBEYA JAZZ NATIONAL de la République de Guinée. (...) Le public de Conakry acclame Bembeya-Jazz. C'est un triomphe ! Une marque insigne de satisfaction pour saluer dix ans de recherches patientes de recensement, d'orchestration de chants folkloriques dans la voie générale de réhabilitation et d'épanouissement de la musique africaine.Incontestablement, Bembeya va allègrement enjamber les plates imitations, les adaptations afro-cubaines, les arrangements faciles de tous genres pour une approche préméditée et délibérée en direction de ce que l'on peut considérer déjà comme un néo-clacissisme de la musique et des chants de danse orchestrés du Continent Africain(...)

En 1958, la Guinée Conakry acquiert son indépendance. Sékou Touré, le "nationaliste intransigeant" emmène son peuple dans une expérience de décolonisation remarquable en l'éloignant d'une francophonie omniprésente. A cette époque, le Highlife ghanéens, qui mélange le jazz et la tradition africaine connait un grand succés. N'krumah, le leader Ghanéen, est invité en Guinée, il emmène avec lui des musiciens de highlife pour qu'ils se produisent à Conakry. E.T. Mensah séjournera plusieurs fois à Conakry et il triomphe dans les clubs locaux. Sékou Touré prend exemple sur N'Krumah et décide de promouvoir une musique jamais encore gravée sur disque, qui mélangerait la culture Mandingue tout en s'inscrivant dans la modernité du jazz et des rythmes cubains. L'entreprise nationale "Editions Syliphone Conakry" voit le jour.



La vie musicale Guinéenne devient une affaire d'etat. Les groupes comme Keletigui et ses Tambourinis ou Balla et ses Balladins jouent dans les night-clubs nationalisés comme le Jardin de Guinée à Balla ou la Paillote à Keletigui. Une cité moderne est construite pour héberger les musiciens et leur famille, les échanges musicaux avec Cuba se multiplient, des concours sont organisés dans les provinces de Guinée pour stimuler le dévelopement de la musique.

C'est dans ce contexte qu'emerge Bembeya Jazz. Venu de la ville de Beyla dans la province du sud-est ou coule la rivière Bembeya, le trompetiste Ashken Baba a mis en place ce groupe exceptionnel composé d'amateur de jazz et de highlife en 1961. L'orchestre gagne la médaille d'or au concours national en 1964, il accéde alors au statut d'orchestre national et est envoyé à Cuba pour des concerts.

Sekou Toure en visite à La Havane en 1965

Entre 1958 et 1971, année d'enregistrement de cet album, neuf des 71 membres du gouvernement furent exécutés, huit moururent en détention, 18 furent condamnés aux travaux forcés à perpétuité, 20 remis en liberté provisoire, cinq réfugiés à l'étranger. En 1967, la musique européenne est bannie des ondes des la radio Guinéenne.

Peu avant sa mort en 1984, Sekou Toure à dénationalisé les orchestres et leur a attribué à chacun un club de Conakry afin qu'ils puissent vivre de leur musique.

Bembeya Jazz s'est reformé en 1998 et a publié un album enregistré à Angoulème sous l'impulsion de Christian Mousset, le directeur du festival Musique Métisse.


acheter cet album (fnac.com)

pour en savoir plus sur Bembeya Jazz, vous pouvez consulter cet article sur le site de l'Harmattan et également une interview de Sekou Bembeya Diabate en anglais sur le site Afropop .org


"Ecoutez les gars, est-ce que vous êtes préts ? parce que ça va chauffer ..."

je vous propose le morceau d'ouverture de l'album qui nous plonge dans une ambiance solennel avec un texte d' introduction dans le style des notes de pochette reproduit ci-dessus ou il est question du néo-classicisme de la chanson populaire africaine. Les musiciens sont alors "démocratiquements"présentés un à un, dont "le guitariste de charme, l'exubérant Sekou Diabate Bembeya"ou encore "l'animateur fulgurant, l'inimitable Aboubacar Demba Camara déçédé dans un accident d'avions tragique en 1973 à Dakar, vedette trés populaire en Afrique de l'Ouest à l'époque.



♬ Temtemba - Bembeya Jazz National - 1971

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

A propos de Sékou Touré, il est difficile aujourd'hui encore de séparer les manifestations de sa tendance personnelle à la paranoïa de ce qu'il fit à cause du climat permanent de déstabilisation entretenu par les services secrets français (avec les réseaux Foccart) en Guinée après le rejet radical gaulliste d'une Union française qui dura le temps d'un mirage...
Le peuple de la Guinée (Conakry) paya très chèrement le "Non" de son patron à de Gaulle et à ses successeurs. La France a participé à la dérive dictatoriale de Sékou Touré.
Néanmoins, sur le plan artistique, le gouvernement guinéen encouragea réellement l'expression de la culture musicale et chorégraphique du pays.
(Lors du festival "Jazz à Ouaga(dougou)" en 1995, j'ai vu l'orchestre national de Guinée donner un concert superbe au centre culturel français.)
Cordialement,

Tex

mercredi, 18 mai, 2005  
Blogger gotz said...

Merci à Tex pour ce "comment", c'est exactement ce que j'éspére pour l'avenir de ce blog : des eclaircissements sur les artistes, les titres, le contexte d'un morceau offert en écoute...

je vais bientôt évoquer Amical Cabral alors

gotz / luv / db

jeudi, 19 mai, 2005  

Enregistrer un commentaire

<< Home